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La boîte à rêves

Design d'intérieur
Samira Thameur
La boîte à rêves est une mini-architecture dans les cours d’écoles primaires qui comprend un espace intérieur “abstrait” où l’enfant peut jouer, rêver, échanger, méditer et relaxer pour renouer avec l’univers de l’imaginaire et développer sa créativité. À l’instar d’une cour d’école animée par le grouillement, le bâtiment est habillé sur ses quatre façades par la répétition d’un module en aluminium dans une variation arythmique, qui donne l’impression de percer vers l’intérieur. On s’y cache, on le grimpe, on y range vêtements, livres et blocs de mousse mais on s’arrête lorsqu’il s’illumine pour le contempler. À l’intérieur, tout a été pensé pour oublier les références conventionnelles à l’environnement bâti : voie lactée, colonnes de temps, arbres à étoiles ... À l’école on a enfin le droit de rêver sans se faire dire qu’on est dans la lune.

Inspiré par le grouillement et la variation observés dans les cours d’école, des modules en aluminium de 24" x 18" et de profondeurs différentes, soit : 12", 16", 24", 30" et 36", habillent le bâtiment sur ses quatre façades. Ils sont installés selon un rythme aléatoire mais de façon à empêcher l’enfant de grimper à partir d’un certain niveau. Les modules s’illuminent sur leur périphérie ou dans leur fond suivant un certain rythme de façon à reproduire l’activité des enfants dans la cour grâce à la technologie « Pavegen », un pavé qui transforme chaque pas en électricité en plus de récolter toutes les données d’utilisation.

L’espace cubique de 1600 pi2 se compose d’une zone centrale où l’on retrouve colonnes de temps et arbres à étoiles ainsi qu’une salle de lecture qui a pour seul mobilier d’énormes traversins mous. La zone centrale est séparée de la périphérie par une cloison en plexiglass transparent doublée d’un rideau noir à ouverture verticale.

La zone périphérique sert autant de passage que de zone didactique et d’espace de rangement : les modules en aluminium accueillent manteaux et souliers à l’entrée mais se transforment en rangement de livres près de la salle de lecture et de matériel didactique dans la zone reculée. Le plafond noir percé de petits DEL se continue sur les murs périphériques jusqu’au plancher pour effacer les limites de l’espace.

Les arbres à étoiles sont de longues tiges métalliques à branches se concluant par des ampoules DEL qui clignotent au rythme des pulsations cardiaques des enfants au touché. En plus d’être ludiques et magiques, les arbres servent de jauge pour tenter de ramener la fréquence cardiaque à un rythme normal.

Les colonnes de temps sont des tubes de plexiglass clair poussant d’un trou noir dans le plancher et allant jusqu’au plafond. Elles abritent une colonie de fils de fibre optique abrasés, transmetteurs de lumière sur leur longueur et qui, grâce à une ventilation dans la colonne, dansent et ondulent tranquillement. On les contemple et on perd la notion du temps telle qu’on la connaît.